A l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, c’est a dire vers 10 h du matin après le café, je faisais ma petite balade, tranquille, un peu dans le pâté. Le trajet habituel: le ruisseau de Pen-Itence, Les mégalithes de Ty-Railleur et le menhir d’Ar-Mistice. Arrivée à ce dernier Je fus remplie d’effroi en voyant que des touristes avaient encore voulut faire leur malin en taguant notre beau patrimoine. Je m’approchait un petit peu pour observer une nouvelle fois l’art du touriste irrespectueux et je vis alors avec horreur que ce n’était malheureusement ni de la peinture, ni du marqueur acheté à l’écoplus de Bain-de-Bretagne: c’était, ma doue beniget, du sang, vous avez bien lu, du sang. Ma première idée sur sa provenance était qu’une secte était encore venue faire un sacrifice sur le menhir, sûrement un pov’ gosse acheté trois sous sur le marché à Penquesten. Je m’aprétait à rentrer, encore toute choquée, et c’est la que je la vis pour la première fois, celle qui allait changer ma vie: la cassette. Elle paraissait toute miteuse comme si elle avait été écoutée et réécoutée mais ce qui m’a vraiment intriguée c’était les traces de sang dessus. Alors sans vraiment réfléchir je l’ai prise et ramenée précieusement jusqu’a chez moi. Et c’est en l’écoutant que ma vie à basculée pour la première fois. J’ai longuement chercher à qui je devait raconter ça et en cherchant un peu sur internet j’ai trouvé le nom de la personne qui a été interviewé: Servietsky. Je vous retransmet donc ce qui était enregistré sur cette cassette et qui à changé ma vie.
Très intrigué par ce combattant (une serviette c’est assez rare), je décide de prendre rendez-vous pour lui poser quelques questions.
Mardi 29 août à 9h30, j’attends toujours Servietsy (déjà 30 minutes que je poirote sous la pluie)… Au loin je vois arriver une serviette qui titube légèrement, peut-être le poids de la pluie (c’est quand même une serviette éponge).
Servietsky : Heu c’est avec vous que j’ai rendez-vous ?
Le journaliste (il n’y avait pas de nom) : Oui c’est avec moi, Vous allez bien, j’ai l’impression que vous titubez légèrement….
Servietsky : Non, non ça va. Euuh c’est avec vous que j’ai rendez-vous ??
Le Journaliste :oui, oui, on commence l’interview alors… Quelles sont vos motivations, une serviette qui combat c’est pas banal…
Servietsky : Une serviette qui combat !! Trop drôle !! Où ça ??
Le Journaliste dépité :C’est vous la serviette qui combat…
Servietsky : Non c’est toi la serviette…
Le Journaliste encore plus dépité : Sérieusement, c’est vrai que vous vous êtes fait viré de l’armée ??
Servietsky : Oui, selon eux j’ai un petit défaut….
Le Journaliste intéressé : Lequel, si ce n’est pas indiscret ?
Servietsky : Il paraît que je fumais un peu trop de pétards…
Le Journaliste : Et c’est mieux maintenant ?? Qu’en dit votre manager Maiki ??
Servietsky : Elle dit que c’est pas grave mais que je ne doit pas en parler….
Le Journaliste De plus en plus intéressé : Et pourquoi cette invitation au silence ???
Servietsky : Euuh, j’sais pas, je m’en souvient plus, euh, si je fume un pétard je m’en souviendrais… (Ce qu’il s’empresse de faire.)
Quelques minutes d’attente, encore quelques minutes,….
Le journaliste impatient : Alors Servietsky…
Servietsky : Euuuh, quoi ? Je suis complètement défoncée ! Hi, hi hi…
Le journaliste énervé : Sur votre manager Maiki !
Servietsky : J’en sais rien moi, je ne m’en souvient pas, z’êtes chiant à la fin !!
Le journaliste plus que énervé : Donne moi ce pétard et dis moi tout !!!
Servietsky : ‘foiré, c’était mon dernier pét !!
Pour éviter de choquer le jeune public la fin de l’enregistrement a été coupée…
Pour information, j’ai moi même cherché des traces de ce pauvre journaliste et je l’ai retrouvé, le corps comme momifié dans un buisson derrière le menhir comme si toute l’eau de son corps avait disparut. Je comprends pas, pourtant il pleuvait hier.
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