Le kung-fu est devenu le genre dominant dès l’éclosion du cinéma en [?Chine]. Lorsque le monastère SHAOLIN fût déclaré illégal par l’empereur de la dynastie Mandchou et brûlé en 1765, seuls trois moines survécurent au massacre et l’un d’entre eux Zhi Shan, enseignera les techniques du SHAOLIN aux acteurs de l’opéra de Pékin. Le cinéma muet chinois eut recours notamment à ces derniers et ce fût les hommes qui interprétèrent alors tous les rôles, masculins et féminins.¤
Lorsque le cinéma fût perçu comme une forme inférieure d’art les femmes prirent la relève et occupèrent alors des rôles dominants dans l’industrie du film. Rien d’extraordinaire, puisque les femmes ont une place principale dans de nombreux récits d’arts martiaux et de légendes telle que Mulan, cette femme qui se déguisa en homme pour prendre la place de son père dans l’armée. Sans oublier que dans l’histoire de la Chine, il y eut nombre de femmes influentes qui occupèrent des positions de dirigeantes.

Angela Mao

Angela Mao

Il n’en demeure pas moins que le cinéma asiatique dégage beaucoup de stéréotypes du personnage féminin. Elle est tantôt gaffeuse, maladroite ou bien incarne la ménagère au service de l’homme, tantôt sorcière vénéneuse ou comme souvent dans les «Ghost Kung-Fu Comedy», le fantôme de service…¤
Ce n’est qu’au début des années 1960, que l’on retrouve les femmes d’épée. Le réalisateur King Hu révélera entre autres Angela Mao première femme vedette de films de kung-fu et Cheng Pei-Pei, la première actrice à tenir un premier rôle dans un wu xia pian («film de combat chevaleresque»).¤
Cheng Pei-Pei fût l’héroïne de COME DRINK WITH ME et GOLDEN SWALLOW, la belle vengeresse vêtue de blanc de LADY HERMIT c’est
Pei-Pei

Pei-Pei


encore elle ! Et le rôle de Jade Fox, la méchante dans CROUCHING TIGER, HIDDEN DRAGON (Tigre et Dragon d’Ang Lee)… c’est encore elle !

Parlons-en de Tigre et Dragon, voilà que contrairement à la tradition très masculine des films d’arts martiaux, les personnages féminins ne sont plus réduits à de simple faire-valoir du héros. Au contraire l’héroïne jouée par Zhang Ziyi s’affirme par sa force et sa volonté d’échapper à son destin. Un fort contraste entre l’élégance de l’héroïne et son énergie à combattre, ce même contraste réside dans la problématique du film : l’émancipation et la liberté de l’individu contre les codes sociaux et les obligations.¤
(Pour résumé : «Non je ne ferais pas la vaisselle !!»)Tout comme dans les films de Tsui Hark (DON’T PLAY WITH FIRE, A BETTER TOMORROW 3, ONCE UPON A TIME IN CHINA, THE BLADE), où les personnages féminins ont une place prépondérante. C’est par elles que tout commence et tout s’achève, (oui Tsui Hark n’hésite pas à les sacrifier !).

On retrouve aujourd’hui cette influence des personnages

Zhang Ziyi

Zhang Ziyi

féminins forts dans les films d’action des super productions américaines telles que CHARLIE’S ANGELS ou dernièrement KILL BILL. A noter la petite Fiona dans SHREK qui nous prouve que les princesses ont bien changé ! !

Pour en finir avec nos 11 % de machos sur AFC… (Mdrrr) Bruce Lee fit connaître au monde entier le Wing Chun Kung Fu qu’il a apprit auprès du grand maître Yip Man. Cette discipline est l’une des plus pratiquée au monde… A l’origine de sa création, il y a à peu près 400 ans, on trouve deux nonnes Shaolin… oui oui deux femmes ! On dit que «attaquer un expert de Wing Chun, c’est comme enfoncer une porte ouverte». Je ne ferais aucune allusion scabreuse à ce sujet ! !¤
Par contre dire que «Bruce Lee se battait comme une femme» est finalement plutôt flatteur ! !